Il y a un mois, Teresa Cremisi annonçait son départ en juin du groupe Flammarion dont elle est présidente depuis 2004. Dans la foulée paraissait son premier roman : La Triomphante, aux éditions des Equateurs et conseil de lecture de l'été de l'Académie Goncourt. Elle restera par ailleurs directrice de collection. Cette semaine, c'est Gilles Haéri qui a été nommé à sa succession. Son nom avait été proposé par Antoine Gallimard, le PD-G de Madrigall.
Gilles Haéri est directeur général de Flammarion, J'ai Lu et Autrement (deux filiales). Il avait travaillé 5 ans au sein du groupe Editis avant d'arriver chez Flammarion, peu de temps avant son rachat par le groupe italien RCS. "J'ai eu beaucoup de chance chez Flammarion d'être recruté et de travailler avec Charles-Henri Flammarion, qui m'a transmis un attachement presque familial pour cette maison, puis à partir de 2005 avec Teresa, une éditrice née, aux côtés de qui j'ai beaucoup appris", a-t-il confié à Livres Hebdo.
Flammarion fête cette année son 140e anniversaire. La maison historique avait été rachetée en 2010 par le groupe italien RCS MediaGroup puis en 2012 par Madrigall, troisième groupe d'édition français derrière Hachette Livre et Editis.
En 2013, Antoine Gallimard expliquait à ActuaLitté : « Notre groupe a été touché comme le reste de l'édition en France. Mais alors que le marché du livre dans son ensemble est en recul d'environ 2 %, le chiffre d'affaires réalisé par le Groupe Madrigall dans ses différents réseaux de vente est stable par rapport à 2012 et nous avons maintenu notre profitabilité grâce à une maîtrise des coûts. » Outre son activité d'édition, Madrigall, comme beaucoup d'autres éditeurs, possède plusieurs librairies. Et son PDG de préciser : « J'aime la librairie par conviction, mais ce n'est pas mon métier de base. Aujourd'hui, Madrigall dispose d'une dizaine de librairies qui réalisent un chiffre d'affaires annuel de près de 40 millions €. » Si ses librairies sont tout aussi touchées que les autres par la crise, son ambition n'est pas d'en faire une affaire rentable. Tout au plus demande-t-il à ses libraires de ne pas perdre d'argent. Car l'objectif d'un éditeur qui se "lance" dans la librairie est avant tout d'offrir aux livres qu'il édite un positionnement idéal sur les tables.
Pour la petite histoire, rappelons qu'Albin Michel, avant de devenir l'éditeur prestigieux que l'on connait aujourd'hui, a commencé dans le métier en tant que libraire...chez Ernest Flammarion, fondateur de la non moins célèbre maison d'édition. La boucle est bouclée?